Le CSA a été saisi par de très nombreux téléspectateurs au sujet d’une séquence diffusée dans l’émission Touche pas à mon poste, le 11 février 2019, au cours de laquelle M. Jean-Marie Bigard raconte une plaisanterie portant sur le viol d’une patiente par son médecin. Les plaignants y dénonçaient des propos qui participeraient à banaliser de telles violences, ainsi que l’attitude de l’animateur.
En vertu de l’article 3-1 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986, le CSA assure : « le respect des droits des femmes dans le domaine de la communication audiovisuelle. A cette fin, il veille, d’une part, à une juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes des services de communication audiovisuelle et, d’autre part, à l’image des femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples. […] ».
De plus, dans sa recommandation du 7 juin 2005 aux éditeurs de services de télévision concernant la signalétique jeunesse et la classification des programmes, le CSA a précisé que : « les programmes pouvant troubler les mineurs de 12 ans, notamment lorsque le programme recourt de façon répétée à la violence physique ou psychologique […] ne doivent pas être diffusés avant 22 heures. A titre exceptionnel, il peut être admis une diffusion après 20h30 de programmes de cette catégorie, sauf les mardis, vendredis, samedis, veilles de jours fériés et pendant les périodes de vacances scolaires […] ».
Le CSA a relevé le caractère particulièrement cru et violent de la plaisanterie et a appelé fermement l’attention des responsables de la chaîne sur le risque de banalisation de comportements inacceptables que pourrait véhiculer ce type de séquences.
Le Conseil a constaté par ailleurs la diffusion à trois reprises dans cette émission, entre 20h40 et 21h15, de séquences inadaptées au jeune public. Il a donc appelé les responsables de la chaîne à la plus grande vigilance quant au contenu de cette émission, diffusée à une heure de grande écoute familiale. La réitération de tels constats sur de nouvelles émissions pourrait entraîner la classification du programme Touche pas à mon poste en catégorie III, soumise aux obligations précitées de la recommandation du 7 juin 2005.
Le CSA a répondu en ce sens aux plaignants.