Le CSA a mis en garde NRJ suite de la diffusion de l’émission Guillaume Radio 2.0 du 8 novembre 2016. Il avait été alerté s’agissant du thème de l’émission "Les histoires marrantes avec de la drogue", alors même que celle-ci s’adresse à un jeune public régulièrement invité à intervenir à l’antenne.
Après examen de l’émission litigieuse, le Conseil a considéré que sa diffusion contrevenait à plusieurs obligations qui s’imposent à la radio NRJ.
En effet, la convention de la radio NRJ prévoit que « Le titulaire est responsable du contenu des émissions qu’il programme » (art. 2-1) et que celui-ci doit veiller « à ne pas inciter à des pratiques ou comportements délinquants ou inciviques » (art. 2-4).
Par ailleurs, la délibération du 17 juin 2008 relative à l’exposition des produits de tabac, des boissons alcooliques et des drogues illicites à l’antenne des services de radiodiffusion et de télévision demande aux éditeurs « d’encadrer les programmes susceptibles de présenter un risque de banalisation de prise de drogues illicites par l’avertissement suivant : L’usage de produits stupéfiants est dangereux pour la santé (…) ». Cette même délibération précise que « Pour les émissions dites de libre antenne, les animateurs veillent à ce que ne soit pas relatée de manière positive et équivoque la consommation de drogues, afin qu’elle ne soit en aucun cas valorisée ».
Le CSA a relevé que l’émission litigieuse avait été l’occasion de tenir un discours banalisant la détention et la consommation de produits stupéfiants. Tout au long de l’émission, le présentateur a invité les auditeurs, souvent mineurs, à intervenir à l’antenne afin de partager leurs « histoires marrantes avec la drogue ». Les réactions suscitées par ces interventions ont été systématiquement marquées par la dérision, l’ironie ou la plaisanterie.
Le Conseil a, de surcroît, relevé qu’aucun avertissement n’avait été diffusé pendant l’émission afin d’alerter les auditeurs sur les dangers pour la santé de l’usage de produits stupéfiants, et qu’aucune information n’avait été délivrée sur les dispositifs existants pour lutter contre de telles addictions.
Enfin, la diffusion de l’émission avait débuté à 22 heures alors même que la délibération du 10 février 2004 impose aux services de radiodiffusion sonore de ne pas diffuser « entre 6 heures et 22h30 de programmes susceptibles de heurter la sensibilité des auditeurs de moins de 16 ans ».