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Décision du CSA

Conditions de production de l'émission Public du 5 avril : les précisions de TF1

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Le 5 avril, l'émission de Michel Field Public sur TF1 a été principalement consacrée à la publication du livre de Mazarine Pingeot Premier roman, à travers une longue interview de l'auteur.

Constatant que cette émission avait été coproduite par la société « La Field Compagnie » et « BBM », alors que TF1 en est habituellement le coproducteur, le CSA a, par un courrier en date du 14 avril, interrogé en ces termes le président de TF1 : « En raison de son contenu particulier et afin d'apprécier la nature de cette coproduction au regard des dispositions des articles 8 et 9 du décret n° 92-280 du 27 mars 1992, le Conseil vous demande de bien vouloir lui préciser dans quelles conditions cette interview a été menée et, notamment, quel a été le rôle précis de la société d'édition « BBM » dans la production de l'émission, tant en ce qui concerne sa participation financière que son intervention éventuelle dans le contenu éditorial ».

Dans sa réponse, en date du 17 avril, le président de TF1 a apporté au Conseil les précisions suivantes :

« (…) Je souhaite en préambule vous indiquer que TF1 n'était pas au courant préalablement à la diffusion de cette interview du rôle joué par « BBM » dans la préparation de l'é mission. Pour celle-ci, la chaîne a en effet contracté uniquement avec « La Field Compagnie » sur la base d'un achat de droits du document valable pour une diffusion. Il s'agit là d'un contrat classique souvent utilisé lorsque des producteurs extérieurs à la chaîne lui apportent une exclusivité d'envergure, comme dans le cas présent.

Cependant, pour des raisons de programmation, il a été décidé par TF1 d'insérer ce document acheté dans le cadre de Public qui fait l'objet, comme vous le savez, d'un contrat de coproduction entre TF1 et « La Field Compagnie », plutôt que de lui réserver un traitement particulier en termes de jour et d'heure de diffusion.

Je tiens à cet égard à votre disposition les deux contrats passés entre TF1 et « La Field Compagnie », le premier ayant pour objet l'achat des droits de l'interview, l'autre portant avenant au contrat de coproduction.

En deuxième lieu, et bien que non contractuellement engagé vis-à-vis de cette société, je suis à même de vous apporter quelques réponses sur l'activité de « BBM », à la suite d'une enquête de mes services. « BBM » n'est ainsi ni une maison d'édition ni une filiale de « Julliard », éditeur de Premier roman, mais une société fondée par plusieurs directeurs littéraires afin de favoriser le développement des relations entre le monde de l'écrit et celui de l'audiovisuel. Son objet essentiel est de proposer des transpositions d'oeuvres littéraires pour le petit ou le grand écran.

S'agissant des liens contractuels entre « BBM » et « La Field Compagnie », ils sont extrêmement simples et ne correspondent en rien à une véritable coproduction. « BBM » s'est en effet contentée d'apporter l'e xclusivité de la prestation télévisuelle de Mlle Pingeot à « La Field Compagnie » en contrepartie d'un éventuel partage des recettes tirées de ventes à l'étranger de l'i nterview. « BBM » n'a donc assumé aucun risque financier, ni perçu aucune somme de quelque manière que ce soit à l'occasion de la diffusion sur TF1 de l'entretien entre Michel Field et Mazarine Pingeot.

De surcroît, l'ensemble des prestations techniques nécessaires à la réalisation de l'interview a été intégralement pris en charge par « La Field Compagnie ».

Enfin, en terme de contenu éditorial, il va de soi que Michel Field a été entièrement libre de ses questions. Sans parler du scrupuleux attachement que je porte à l'indépendance éditoriale de TF1, je ne vois guère, connaissant la personnalité de cet animateur, comment il aurait pu en être autrement. Son invitée s'e st d'ailleurs à plusieurs reprises rebellée contre l'orientation de l'entretien.

Il me semble donc clair que c'est abusivement que « La Field Compagnie » a fait figurer dans le générique de fin de Public la société « BBM » au rang de coproducteur de cette émission. J'ai donc fait part à M. Michel Field de mes observations … ».