Introduction
L’année 2002 a été particulièrement
riche et a exigé, de la part des membres du Collège
et des services du Conseil, une forte mobilisation sur des dossiers
essentiels. Le printemps électoral à la fois chargé
– deux élections successives et un nombre très
important de candidats et de forces politiques en lice – et
mouvementé – le second tour de l’élection
présidentielle – a demandé au CSA une vigilance
particulièrement soutenue quant au respect de l’équilibre
de l’expression politique sur les antennes. Par ailleurs,
des avancées significatives ont été enregistrées
cette année dans plusieurs domaines : la poursuite de la
mise en place de la TNT, dans la continuité de 2001, avec
le franchissement d’une nouvelle étape décisive,
mais aussi la radio avec le lancement de l’appel aux candidatures
en ondes moyennes, et enfin la protection de l’enfance et
de l’adolescence qui constitue, aux yeux du Conseil, une priorité.
L’année 2002 restera d’abord une année
électorale déterminante qui a conduit le CSA à
s’acquitter d’une de ses missions majeures en période
de scrutin : s’assurer que la responsabilité des médias
audiovisuels dans la vie démocratique s’exerce dans
des conditions d’équité et d’impartialité.
Ce qui implique pour le Conseil une double tâche : veiller
à l’accès équitable des candidats et
des forces politiques aux médias audiovisuels en contrôlant
leurs temps de parole et d’antenne, mais également
organiser la campagne officielle radiotélévisée
qui se déroule sur les chaînes et radios du service
public dans des conditions identiques pour chacun.
Cette double compétence, qui fait du CSA un acteur et un
observateur privilégiés des périodes électorales,
l’a conduit, une nouvelle fois cette année, à
formuler des propositions pour remédier aux difficultés
rencontrées. Le Conseil a en effet publié deux rapports,
l’un relatif à l’élection présidentielle,
l’autre aux élections législatives, dans lesquels
il a de nouveau appelé l’attention des pouvoirs publics
sur la nécessité de modifier certaines des règles
qui encadrent les campagnes électorales. Ces suggestions
concernent plusieurs points : le calendrier des opérations
électorales, l’heure de fermeture des bureaux de vote
en métropole et la date des scrutins outre-mer, l’organisation
de la campagne officielle radiotélévisée. Reste
désormais au législateur le soin de définir
et de formaliser les adaptations législatives et réglementaires
qu’il souhaitera retenir.
Comme en 2001, la télévision numérique terrestre
a été au cœur de l’activité du Conseil.
Dès le 23 mars 2002, lendemain de la date limite de dépôt
des dossiers de candidatures, la procédure de dépouillement
de ceux-ci a commencé et, à son terme, soixante-six
candidats ont été déclarés recevables.
Le Conseil a ensuite étudié de manière approfondie
chaque dossier individuellement, puis a procédé à
leur examen comparatif en s’appuyant sur les critères
de sélection prévus par la loi. Les auditions publiques
ont été l’occasion de préciser avec chaque
candidat le contenu de son projet.
Après l’instruction des dossiers, 2002 a vu se concrétiser,
à l’automne, une étape capitale dans la mise
en œuvre de la TNT avec la sélection de vingt-trois
services de télévision nationaux. Le nouveau paysage
audiovisuel est désormais esquissé. Conformément
aux engagements du Conseil, l’équilibre de l’offre
payante/gratuite a été respecté. La TNT proposera
seize services gratuits, triplant ainsi le nombre de chaînes
en clair et quinze services payants dont deux sur un canal à
temps partagé. Cette sélection s’est traduite
également par l’entrée de cinq nouveaux éditeurs
dans le secteur de la télévision hertzienne, aux côtés
de la télévision publique et des trois éditeurs
des chaînes nationales privées existantes.
En 2003, le CSA va poursuivre ses travaux relatifs à la
planification des fréquences de la TNT et à la mise
au point des autorisations des éditeurs de service. S’agissant
de ces dernières, en vue de leur délivrance, le Conseil
a adressé à chacun des candidats retenus un projet
de convention destinée à fixer, après négociation,
les obligations qui lui seront applicables. Par ailleurs, le Conseil
attend la publication du décret relatif aux télévisions
locales pour lancer les appels aux candidatures les concernant.
Ce paysage télévisuel aux contours redessinés
promet de donner un nouvel élan à la création
audiovisuelle et ouvre la voie à un important élargissement
de l’offre et à une plus grande liberté de choix
pour le téléspectateur. L’intérêt
du public dans l’espace démocratique fonde la vocation
première du régulateur. C’est cette exigence
qui a guidé les choix du Conseil et ses décisions
en matière de télévision numérique terrestre.
Le défi de la TNT est à la hauteur de ses ambitions.
Pour le relever, tous les acteurs concernés par le projet
doivent s’y impliquer avec détermination.
Dans
le domaine de la radio, face à la saturation de la bande
MF, un progrès notable mérite d’être relevé
avec la possibilité ouverte aux opérateurs d’émettre
en modulation d’amplitude dans la bande des ondes moyennes.
En effet, celles-ci constituent un réservoir intéressant
de fréquences qui sont à même de contribuer
au développement et au renouvellement du paysage radiophonique.
Aussi, un appel aux candidatures en ondes moyennes a-t-il été
lancé le 27 février 2002. Compte tenu de la particularité
de cette gamme d’ondes, les fréquences ont fait l’objet
de vérifications longues et minutieuses qui ont débouché
sur l’élaboration d’un plan de fréquences,
arrêté par le Conseil lors de son assemblée
plénière du 10 décembre 2002. La présélection
des candidats est intervenue le 12 mars 2003.
La protection de l’enfance et de l’adolescence, enjeu
décisif qui concerne l’ensemble de la société
et exige la vigilance de tous, est une mission essentielle confiée
par le législateur au CSA. Elle a toujours été
au cœur de ses préoccupations et fait l’objet
de sa part d’une réflexion soutenue, en concertation
avec les opérateurs. Le Conseil est également particulièrement
soucieux d’associer à ses travaux le public, des associations
familiales, des fédérations de parents d’élèves
et des téléspectateurs.
En
la matière, 2002 aura été marquée par
des avancées concrètes qui donnent aux adultes les
moyens de jouer pleinement leur rôle d’éducateurs.
Ainsi, la signalétique jeunesse a été rénovée
dans le sens d’une plus grande lisibilité. Le nouveau
système de pictogrammes, plus homogène et cohérent,
est fondé sur une classification et des recommandations pratiques
par tranche d’âge. Plus explicite, cette signalétique,
mise à l’antenne sur les chaînes hertziennes
et certaines chaînes du câble et du satellite depuis
le 18 novembre 2002, est donc également plus simple à
interpréter.
Parallèlement, à la suite de la décision
du Conseil du 2 juillet 2002 concernant la diffusion des programmes
pornographiques et d’extrême violence, il semble que
de nouvelles techniques de verrouillage permettent d’envisager
des solutions efficaces pour mettre les mineurs à l’abri
des programmes de catégorie V. A cet égard, un certain
nombre de chaînes et de distributeurs ont d’ores et
déjà fait des propositions au Conseil. Ce dernier
a souhaité une expertise technique afin d’apprécier
la faisabilité et l’efficacité de ces dispositifs
et s’engage, pour l’avenir, à faire preuve d’une
attention scrupuleuse afin de s’assurer de leur bon fonctionnement.
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